samedi 16 avril 2011

L'éducation et les animaux...

Pour répondre aux commentaires fort intéressants suivant mon dernier article, je peux apporter un témoignage que je pense objectif.

En ce qui concerne l'école, je suis bien placée (étant professeur d'histoire-géo-éducation civique) pour savoir que ce n'est pas la solution à la maltraitance animale, malheureusement...

Il y a quelques mois, dans le programme d'éducation civique lié à la législation européenne, j'avais pris comme étude de cas une loi européenne sur la protection des animaux. Mes élèves (en 3ème, âgés de 14 à 17 ans) ont été choqués qu'on puisse faire des lois pour protéger les animaux. J'ai eu (et je rapporte la phrase telle qu'elle) ce type de réaction :
"Ben quoi, si je veux frapper mon chien, j'ai le droit quand même, c'est mon chien! Je peux même le tuer si je veux!"
Et toute la classe rigolait et disait :
"Ben oui, c'est son chien quand même, si on peut plus frapper son chien c'est n'importe quoi"!

C'est un problème d'éducation au départ, ce sont aux parents à transmettre ce genre de valeurs à leurs enfants. L'école ne peut pas rattraper le mal fait par une éducation déficiente.

Après, certains enseignants seraient aussi à éduquer... Quand je pense qu'on nous contacte parfois pour mettre un lapin dans une classe! Je me suis faite traiter d'extrémiste par une confrère qui avait déposé un formulaire d'adoption pour sa classe il y a 2 ans...

Ou encore (anecdote véridique) : je discutais avec ma chef d'établissement l'an dernier de l'association, car elle était très sensible au malheur des animaux. Une collègue arrive, demande de quoi on parle. Je lui explique le but de l'association, elle éclate de rire et me dit : "en ce qui me concerne, mon fils de 7 ans apprend en ce moment à tuer des lapins que mon père élève. Il adore ça, il a hâte d'être au weekend pour pouvoir aller tuer ses lapins". Eh oui... Tuer un animal, même pour se nourrir, ce n'est pas pour ma part quelque chose de responsable à apprendre à un enfant...

Après, on peut toujours informer les enfants et faire de son mieux pour faire passer le message. Pour ma part, je le fais chaque année avec plus ou moins de succès. Mais quand les enfants sont déjà au départ très déséquilibrés par une mauvaise éducation, confrontés chaque jour à une violence familiale, puis une violence encore à l'école, honnêtement, on ne peut plus faire grand chose...

Plus globalement, je pense que c'est aussi la société en entier qui serait à sensibiliser... Et pas que pour la maltraitance animale, parce que je ne vous raconte pas ce que je vois à mon travail au niveau de la maltraitance des enfants... C'est à pleurer!

10 commentaires:

  1. Oui, encore une fois, je suis d'accord avec votre message. Le premier des problèmes du rapport à l'animal vient de l'éducation des parents. C'est pour cela que je me dis que l'école est une des façons de rattraper les choses, parce qu'elle peut véhiculer un message positif et/ou amenant la réflexion, en tout cas faire comprendre qu'il y a d'autres façons de voir les choses. Mais bien entendu, ce n'est pas suffisant.
    Il est évident que c'est ma mère qui m'a sensibilisée au respect de l'animal, en me disant des choses simples quand j'étais enfant, dont je me souviens encore aujourd'hui.
    Pour la petite histoire, j'ai suivi les cours pour être prof d'histoire-géo justement ; je suis tellement contente de ne pas l'être aujourd'hui, notamment pour tout ce que vous dîtes... tous les jours, je me félicite de n'avoir pas passé le concours (après avoir longtemps pensé avoir raté ma vie professionnelle à cause de cela).
    Daphnischloé

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  2. Exact!
    Les parents démissionnent! Beaucoup ne font pas ou trop peu d'efforts pour éduquer leurs enfants. Certes, ce n'est pas une tâche facile tous les jours... Beaucoup d'enfants sont livrés à eux-mm très jeunes, ne connaissent pas le mot "non"!!...
    Beaucoup de parents vivent "leur vie" et les enfants sont des paquets qu'ils transportent avec eux (respect de ce petit humain en devenir....).
    Nous sommes dans une société de consommation, tout, tout de suite, qd je veux....
    Un peu de bon sens et ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure...L'"homme" est trop sur de lui, se sent trop supérieur...
    Perso, on "débute" dans la relation avec le lapin, 1ere lapinette à la maison. Zelda a 5 ans, on s'émerveille tous les jours devant ce petit être sensible... Et comme déja partagé sur le blog de MArguerite, 3 enfants à la maison, et zéro souci! Le dernier a 3 1/2 et fait ce qu'il veut avec "sa" lapine, elle fait la clownette avec lui, il la caline .... confiance réciproque et respect réciproque aussi.
    Cette relation avec l'animal nous apprend humilité et respect.
    Bonne continuation...

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  3. C'est à la suite de propos similaires que j'ai lancé au collège avec des élèves motivés un club : "avoir la responsabilité d'un animal". J'ai le soutien du CPE qui mène avec des élèves des actions citoyennes et l'une d'elles est consacrée à la protection animale.
    On va vendre des porte-clefs et on organise des panneaux d'exposition : on espère faire réfléchir. Les ados sont beaucoup dans la provocation en 4ème et 3ème, heureusement, tout ce qui est dit n'est pas fait mais il reste un gros travail à réaliser. L'histoire de l'enfant qui apprend à tuer les lapins est épouvantable...Li-lou

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  4. Ecoeurant...
    J'en ai vu et entendu des horreurs dans mon entourage, la liste est tellement longue...
    Je me suis brouillée avec quasi tout le monde...
    Ma soeur par exemple qui a deux petits de 2 et 1 an, en est à son troisième abandon de chiens, un lapereau mort au bout de 5 jours ainsi qu'un poisson rouge.
    Pour le lapereau c'était un cadeau pour son fils de 2 ans...
    J'ai fais de mon mieux pour lui venir en aide, son con de mec n'a pas voulu me le donner "on te le filera quand le petit en aura marre de son jouet"
    Le poisson c'est le petit qui l'a choisi comme "lot" dans un jeu de pèche aux canards...
    Si ça avait été mon enfant je lui aurait dis de choisir un autre lot.
    Pourtant ma soeur a été élevé comme moi, et on ne se ressemble pas du tout, en grandissant on se fait nos propres opinions.
    J'espère que ses fils ne prendront pas le même chemin, mais je pense que ce sera dur ils ont vraiment un père très con et une mère qui laisse faire...Et les garçonc sont je pense moins sensible a la cause animal.
    Et comme tu le dis il n'y a pas que la maltraitance animal, ma soeur vie avec un connard, il ne faudra pas qu'elle s'étonne si ses fils ont des problèmes psychologiques plus tard.

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  5. Je n'ai plus confiance en la société pour toutes ces raisons. Personnellement, à chaque fois que j'essaie de partager ma sensibilité pour la protection animale, je tombe sur des réactions moqueur, ou même provocateur. Alors, au final, je ne partage plus rien et évite même d'arriver sur ce genre de sujet.
    Pour moi aussi, c'est ma mère qui m'a insufflé mon amour pour les animaux, même si elle maintient que je suis beaucoup plus sensible qu'elle. Moi je suis dans les lapins et les souris (même si je fais mon possible aussi pour les autres), elle, elle est dans les cobayes et les gerbilles (mais comme elle dit, il ne faudrait pas que quelqu'un lui apporte autre chose, sinon elle le prendrait).

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  6. Je te sens très désabusée dans ton message ... et malheureusement, je le suis tout autant que toi.
    C'est vrai que nous vivons dans une société de violence et d'irrespect mais si les personnes qui se sentent concernées par le bien être des animaux baissent les bras ... tout est fini ...
    Car les enfants de maintenant feront les parents de plus tard, etc ...

    Je crois quand même que c'est dans l'éducation que tout est à faire et à l'école puisque les parents n'en sont pas capables, mais à 13-14 ans, c'est tard déjà... Je pense que c'est aux tout petits qu'il faut inculquer le respect des être vivants, dès la maternelle, pour que les enfants puissent en faire le retour à leurs parents ...

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  7. Etoile c'est pareil pour moi, je ne partage plus rien, ça ne déclenche que des rires et des "moi j'en bouf tous les weekend du lapin""moi j'écrase les chats sur la route"...
    "Et pourquoi t'aide pas une association pour les enfants"

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  8. J'aurai aimé avoir un professeur comme toi qui sensibilise ses élèves à la cause animale. J'encourage vraiment ton action et je vais en toucher quelques mots à mes amis qui passent le CAPES Histoire/Géo !

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  9. Personnellement je fais un gros ménage dans mes connaissances. J'en ai marre d'entendre "alors on le mange quand ton lapin? Ou hummm un civet à la moutarde". Ces gens là sont des c*ns. Car moi, il ne me viendrait pas à l'esprit de dire ça de leur chien, leur chat ou même leur enfant (beh oui au final on est tous des animaux!!). Donc ces gens là je leur dis ce que je pense et basta. Je n'ai pas de temps à perdre avec des personnes qui ne respectent pas mon point de vue.
    Le cas particulier c'est le travail, parce que là on ne peut pas faire le tri si ce n'est "imposer" ce que l'on pense quitte à partir lors d'une conversation ou faire savoir qu'on ne peut accepter un tel degré de con*erie venant de la part d'une personne soit disant ouverte et surtout, SURTOUT ne pas mélanger la vie privée et la vie professionnelle.
    Je bifurque un peu.
    Bref le problème, est et restera le manque de respect en règle général. Car le respect entraîne l'acceptation de la différence, la considération et bien des choses. Pour ceux qui croient au bouddhisme, le karma ne laisse rien passer !
    Bon allez je m'arrête !!! :)

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  10. Tout ce que vous dites tous me fait bcp de peine et vient confirmer mon impression de solitude.
    Moi aussi, j'en ai beaucoup entendu des bêtises et des provocations dans le mileu professionnel. Dans la mesure du possible, je n'ai jamais rien laissé passer. Je réponds souvent par la même attitude : la personne est très fière de sa super blague nulle, elle rit, elle regarde tout le monde y compris moi et moi je la regarde fixement sans rien dire (le silence, j'ai vu que c'était une méthode TRES efficace) et une fois que le monde est bien gêné, je demande très doucement "et sinon, une réflexion intelligente, vous avez aussi ?" Alors la personne en général dit "oh je plaisantais, bon ça va, si on ne peut plus rien dire" et là je place très doucement des remarques (adaptée à la blague débile) du style "Mais si parlons-en ! vous trouvez que la torture d'un animal est source de plaisanterie ? hum, qu'en pensez-vous ? " ou des choses comme ça. Les gens ont rarement des arguments valables à m'opposer ; du coup, ils se retrouvent très cons devant les autres, ne sachant pas quoi dire... J'avoue que cela a donné des résultats étonnants parfois.
    Alors je sais que je passe pour un énergumène voire une débile pour certains, mais cela m'a paradoxalement aussi attiré le respect ou la confiance d'autres personnes, et je sais aussi que j'en ai fait réfléchir quelques uns par mes remarques provocatrices. Et là, victoire ! C'est usant mais bon je ne regrette pas...
    Daphnischloé

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